
L’envie m’est venue de vous proposer un contenu un peu différent. Un peu plus personnel. Je mets de côté mes guides de voyage habituels pour vous partager une expérience qui m’a pas mal marquée, pour le meilleur comme pour le pire : mon semestre de stage à Bangkok, en Thaïlande. Expérience vers laquelle j’avais foncée tête baissée il y a quelques années, sans trop savoir à quoi m’attendre, avec l’exaltation et la soif d’aventure qui me caractérisent. Ce qui m’amène au titre de cet article !
Je vous vois venir : « 6 mois sur place, Isa, ça fait vraiment de toi une experte du pays ? ». Alors non, pas à proprement parler. Mais j’estime avoir vécu assez de choses là-bas pour avoir le recul nécessaire de conseiller quelqu’un qui envisage de partir vivre en Thaïlande ! Et surtout, ce sont les conseils sincères d’une vraie personne que vous vous apprêtez à lire, pas le contenu superficiel d’une boîte d’assurance 😉
Ne tirez pas de conclusions hâtives : de façon globale, j’ai absolument adoré vivre en Thaïlande et après un certain temps, Bangkok est réellement devenue une maison pour moi (cette ville me manque toujours terriblement). Et pourtant, mon aventure thaïlandaise fut l’une de mes expériences les plus belles et les plus rudes à la fois ! Pourquoi ? Vous le comprendrez en découvrant les défis auxquels j’ai fait face. Restez jusqu’à la fin pour des conseils pratico-pratiques qui seront utiles à plus d’un d’entre vous ! Si certains sujets vous inspirent plus que d’autres, foncez directement dessus via le sommaire :
Sommaire
- La barrière de la langue
- Rencontrer du monde
- Les transports
- Le climat
- Le choc culturel
- Les conditions pour vivre en Thaïlande
- Quel budget pour vivre en Thaïlande ?
- Se trouver un logement en Thaïlande
- Quel métier faire en Thaïlande ?
Comme vous l’aurez compris, ma courte expatriation en Thaïlande ne s’est pas faite sans embûches.. Étant moitié indonésienne et ayant passé beaucoup de temps sur ma terre d’origine, je m’attendais à me sentir vite chez moi dans cet autre coin d’Asie du Sud-Est. Devinez quoi : je m’étais bien plantée ! Il y a en effet eu pas mal d’obstacles sur mon chemin.
La barrière de la langue

C’est une difficulté à laquelle je n’ai presque fait jamais face en voyage : communiquer avec les locaux. Il faut dire que je suis une vraie tarée de langues et que je peux tenir une conversation dans plus ou moins 6 d’entre elles… Sauf qu’à Bangkok, trouver une personne qui parle anglais est mission *presque* impossible. Autant dans les quartiers touristiques pris d’assaut par les farang (=les blancs), on trouve toujours quelqu’un qui baragouine dans la langue de Shakespeare, autant partout ailleurs c’est nothing...
Et comme si ce n’était déjà pas assez compliqué, l’alphabet est évidemment différent 🙃. Résultat : dès qu’on met un pied hors des zones touristiques, plus moyen de comprendre les menus, panneaux ect… Ce paramètre a vraiment été handicapant pour moi, car j’ai besoin de me sentir intégrée à la vie locale quand je vis à l’étranger. J’ai connu beaucoup d’expats à Bangkok qui ne parlaient pas un mot de la langue après des années sur place et qui n’avaient aucun Thaï dans leur entourage… C’est un choix, mais je trouve ça non seulement dommage, mais aussi assez condescendent. Ça me renvoi un peu l’image du blanc qui s’attend à ce que les locaux s’adaptent à lui et pas l’inverse…
J’ai bien tenté d’apprendre le Thaïlandais mais il ne s’agit pas d’une langue facile, contrairement à l’Indonésien dont les bases s’assimilent vite. Au bout de six mois, c’est tout juste si je savais demander ma direction et marchander les prix… Ce qui est certes déjà important pour vivre en Thaïlande 😉
Mes conseils si vous vous motivez à apprendre le Thaïlandais :
- téléchargez l’appli Meetup qui propose des rencontres linguistiques entre locaux et étrangers (le plus dur étant de garder contact avec vos nouveaux potos Thaïs)
- inscrivez-vous à des cours à l’Alliance Française
- trouvez-vous un prof particulier sur des sites type Preply
Rencontrer du monde
Locaux et étrangers confondus : je n’aurais jamais cru que rencontrer du monde aurait été un tel challenge..! Et ceux qui me connaissent sauront vous dire à quel point je suis un être humain sociable qui se nourrit de la présence des autres… Alors certes, ma situation n’a pas facilité les choses. L’entreprise dans laquelle j’effectuais mon stage comptait 3 employés avec qui je n’ai eu aucune affinité, chose rare pour moi, et j’avais fait le choix de prendre un appart’ seule (Je sais. Erreur fatale !). J’ai bien fini par me construire un petit groupe d’amis français rencontrés sur les réseaux ou en voyage, mais au prix de longs et multiples efforts…
Pendant ces 6 mois, je suis donc passée par plusieurs phases de profonde solitude. Drôle de sentiment, au cœur d’une ville qui compte 11 millions d’habitants… Ce qui peut sembler contradictoire, c’est que je n’ai jamais fait la fête aussi intensément que là-bas. Probablement un besoin de se défouler mêlé à des relations parfois superficielles 🤷♀️
Mes conseils pour quelqu’un qui part seul.e vivre en Thaïlande :
- optez pour une colocation
- inscrivez-vous à des activités qui facilitent les rencontres : sport, cours de langue…
- essayez au maximum de nouer des liens avec des personnes qui sont là sur le long terme
- suivez les actus des groupes d’expatriés sur Facebook
Quant à entamer des relations avec les locaux lors de votre expatriation en Thaïlande : c’est possible, s’ils parlent Anglais bien sûr. Cela aide aussi de trouver des locaux qui ont déjà une certaine expérience internationale. En tant qu’Occidentale, je ne pourrais pas nier qu’il y a une grosse barrière culturelle avec les Thaïs, ce qui m’a empêché de créer de vraies amitiés avec eux. Cela reste un regret pour moi, car j’aurais adoré mieux appréhender la culture thaïe avec un.e local.e – et aussi faire la fiesta avec eux, car ils sont champions dans le domaine !
Les transports

Ouuuh le sujet délicat… Les transports à Bangkok ont bien failli m’achever ! Si vous partez vivre en Thaïlande pour le long terme, il y a en gros 3 options :
- utiliser le métro souterrain (MRT) ou aérien (BTS), option seulement possible si vous vivez et travaillez dans le centre (petite explication des métros de Bangkok ici)
- vous ruiner en taxi et surtout passer une partie de vos journées dans les bouchons
- avoir votre propre scooter
J’ai opté pour la 3ème option. Parce que mon entreprise était basée très loin du centre, dans un quartier mort où je n’ai pas voulu habiter. Aussi parce que j’ai toujours utilisé un scooter en Indonésie et que je suis attachée à ce moyen de transport, en bonne asiat’ que je suis 😉 Mais laissez-moi vous dire une chose : le trafic à Bangkok est d’une dinguerie sans nom… Je me demande souvent comment j’ai survécu 6 mois sans accident (grave) et sans amende, sachant que les flics sont corrompus à 200% et qu’une étrangère qui conduit là-bas, ça ne passe pas inaperçu (dois-je remercier mes gênes indonésiens qui m’ont souvent faite passer pour une Thaïe ?). En fin de compte, j’étais bien contente d’avoir mon p’tit scoot, mais je mentirais si je disais que je n’ai jamais eu de grosses crises de panique, perdue en pleine nuit dans cette ville qui fait 15 fois la taille de Paris…
Mes conseils pour ne pas devenir dingo quand vous partirez vivre en Thaïlande :
- Prenez un logement desservi par le métro
- Utilisez des moto-taxis, meilleure alternative pour moi au scoot perso (l’appli Grab est parfaite pour ça)
- Si vous décidez de vous prendre un scooter, soyez hyper prudent et prenez le temps de capter les règles de conduite locales ! Ah, et ne conduisez pas sans permis, ça vous évitera de glisser des pots-de-vin aux flics pour qu’il vous foutent la paix (non non, je ne parle pas d’expérience🙃).
Le climat
La météo en Thaïlande est juste sublime : 33° en moyenne toute l’année. Un climat tropical qui donne lieu à des paysages naturels d’une beauté magique. J’ai toujours eu un penchant pour ce genre de climat, alors on peut dire que j’étais comme un poisson dans l’eau 😉 Donc si vous vous demandez « fait-il bon vivre en Thaïlande ?« , je n’hésiterais pas une seconde avant de dire oui !
Il y a quand même des petites choses à savoir avant une expatriation en Thaïlande :
- L’air est brûlant et extrêmement humide. J’ai toujours été habituée à la chaleur humide d’Indonésie, que j’apprécie même, mais celle de Thaïlande est d’un autre niveau… Sortir d’un bâtiment donne l’impression de se prendre un saut d’eau sur la tronche, marcher plus de 10 min dehors vous transforme en flaque d’eau ambulante. J’ai fini par m’y faire : runs matinaux à 6:30 avant les vagues de chaleur, fenêtres de l’appart toujours fermées… et dégaine de mouton avec mes cheveux bouclés qui frisaient à mort 🐑
- Vivre en Thaïlande, c’est comprendre la vraie définition de « saison des pluies » ! Les averses quotidiennes ne durent jamais bien longtemps, mais quand ça démarre c’est vraiment le déluge. Je vous laisse imaginer ce que ça donne, de rentrer chez soit en scooter quand les routes sont immergées sous 40cm de flotte…
Le choc culturel

Gros sujet ! Vivre en Thaïlande a de loin été l’expérience culturelle la plus riche de ma vie. 6 mois n’ont clairement pas suffit à me rassasier de cette soif de découverte qui m’a animée tous les jours là-bas. Il ne se passait pas un week-end sans que je parte en exploration dans un nouveau quartier de la ville ou vers une destination proche de Bangkok. Complexe, haute en couleur, mystique, enchanteresse… je suis à court de mots pour qualifier la culture thaïe ! En tout cas, certaines de ses facettes m’ont particulièrement marquées (en positif comme en négatif) :
La religion et le culte du roi
Avant de vivre en Thaïlande, je ne connaissais qu’un endroit où la religion prenait une place si capitale dans la vie quotidienne des gens : Bali et son hindouisme fascinant. Je suis vraiment tombée sous le charme du bouddhisme thaïlandais. Ses wat (=temples) au 1001 légendes, ses statues de Bouddha paisibles, ses festivités aux cortèges qui explosent de couleurs… Me revient cette vision des moines en tuniques oranges qui font leur aumône de maison en maison, tôt le matin dans mon quartier – magique. On n’oubliera pas également les autres religions, certes beaucoup moins pratiquées mais quand même présentes dans le paysage thaï, comme l’islam. J’ai ce beau souvenir de l’appel du muezzin de la mosquée près de chez moi, son si réconfortant pour moi puisqu’il me faisait sentir chez ma famille en Indonésie ❤️
Parce qu’elle tient une place si élevée dans la société, il est crucial de respecter la religion et tous ses rites en tant qu’étranger. Par exemple : ne prenez pas les religieux en photo sans leur demander au préalable, adoptez une attitude humble et respectueuse devant les édifices religieux ou les représentations de Buddha, prenez bien garde à vous déchausser en entrant dans un temple…
Dans la même veine, j’ai vite appris que les Thaïs vouaient un respect immense à leur roi Rama X (qui a pourtant une image publique hyper polémique). En fait, je dirais même que le sujet de la famille royale est carrément tabou. On ne pointe pas du doigt une image du roi, on le mentionne à peine et le crime de lèse-majesté est pris très au sérieux… Pour vous dire, j’ai essayé de connaître l’avis de mes amis Thaïs sur le sujet mais ils ont paniqué rien qu’à l’idée de le critiquer en public..!

L’attitude des Thaïs
Ce n’est pas que j’ai eu de mauvaise expérience avec les locaux. De façon globale, malgré la grosse barrière de la langue, j’ai toujours eu affaire à des gens patients, souriants et très respectueux. Je pense que ce qui m’a plus dérouté, c’est la distance que j’ai eue avec eux. Très peu d’échanges chaleureux – en fait, très peu d’échanges tout court. Sûrement un mélange de timidité et d’appréhension face à une étrangère. C’est probablement aussi un truc de grande ville : les rencontres les plus cools et authentiques que j’ai faites ont eu lieu en dehors de Bangkok, dans des régions beaucoup plus rurales.
La nourriture
La nourriture thaïe est la meilleure au monde. Point. Vivre en Thaïlande m’a permis de faire une tonne de découvertes culinaires et mes papilles n’ont jamais été aussi heureuses 🤤 Et ça ne coûte rien ! Le meilleur conseil que je puisse vous donner : la meilleure nourriture est celle vendue dans la rue ! Oubliez les plats tout faits des supérettes ou ceux des restos pour touristes aseptisés, passer à côté de la street food thaïlandaise, c’est louper son séjour. Je n’avais même pas de cuisine chez moi, puisque les plats achetés dans la rue étaient moins chers et bien meilleurs que tout ce que j’aurais pu me concocter moi-même !
Niveau hygiène, je n’ai jamais eu de problème de digestion ou de turista en Thaïlande… Alors oui, c’est sûr que mon estomac habitué aux plats indonésiens m’a aidé. Mais mes autres amis expats à Bangkok mangeaient aussi souvent que moi dans les night markets ou sur un bout de trottoir. Rien ne leur est arrivé. Il suffit d’être vigilent sur l’eau du robinet (non potable partout) et de connaître son niveau de tolérance pour le piment 😉
Crédits : @momo_vagabond Crédits : @kak.mumu
Le tourisme du sexe
Il fallait bien que j’en parle… Après tout ce n’est pas qu’un préjugé, vivre en Thaïlande c’est être confronté à ce fléau tout le temps. Et je peux vous dire que quand on est une petite meuf de 22 ans qui ressemble sacrément à une locale, les regards des hommes (surtout des blancs) vous rappellent bien souvent à la réalité. Ambiance particulière au début, donc, même si on apprend très vite à éviter certains quartiers (je pense à Nana) et à dissiper les malentendus devant des locaux souvent très gênés de leur gaffe. Je tiens quand même à préciser que je me suis toujours sentie en sécurité à Bangkok – plus qu’en France, même. Il y a du monde dans toutes les rues, à toute heure de la journée et de la nuit, et personne ne m’a jamais abordée de façon malveillante. Même toute seule en retour de soirée au petit matin (chose que je n’oserais pas forcément faire à Paris).
Faisons à présent place à des sujets un peu plus pragmatiques 😉
Les conditions pour vivre en Thaïlande
Pour tout ce qui est visa, allez à la source la plus sûre : le site de l’Ambassade de Thaïlande.
Quel budget pour vivre en Thaïlande ?
Vous vous demandez pourquoi les gens partent en Thaïlande ? C’est assez clair : au-delà de tous les incroyables attraits du pays que j’ai cités plus haut, c’est un petit paradis qui coûte que dalle ! Pour vous donner une idée :
- Une chambre dans une petite pension : 400-700 baths (11-19€)
- Un repas dans la rue : 40 baths (1€)
- Les transports publics : 20 baths (0,50€)
- Un hôtel de catégorie moyenne : 1 000 baths (27€)
- Une location de moto à la journée : 150 baths (4€)
Beaucoup de personnes m’ont demandé s’il était possible de vivre en Thaïlande avec 1000 euros par mois ou encore vivre en Thaïlande avec le RSA. La réponse est évidemment oui 😉 Avec mon salaire de stagiaire de 600€, je me mettais vraiment TRES bien à Bangkok.
Se trouver un logement en Thaïlande
J’ai trouvé mon premier appart sur Airbnb pour un prix intéressant. Pratique pour l’arrivée, mais le mieux pour trouver un logement sur le long terme reste d’aller se renseigner directement sur place auprès des concierges des immeubles. Il y a quelques sites internet traduits en Anglais, mais le choix est assez restrictif. Seul ou en coloc, le mieux à Bangkok est de vivre dans un condominium, sorte d’immeuble qui regroupe pas mal de services sur place compris dans le loyer : piscine, salle de sport, laverie, gardien 24h/24, parking, supérette… Mon conseil si vous partez vivre en Thaïlande : vérifiez ces choses-là avant de choisir votre appart
- le logement est-il proche d’une station de métro ?
- y a-t-il un gardien ?
- y a-t-il la clim ?
- quels services sont compris dans le loyer ?
- si vous avez un scooter : y a-t-il un parking surveillé ?
Niveau législation, c’est évidemment beaucoup plus simple qu’en France. De souvenir, j’ai juste dû passer une copie de ma carte d’identité, une petite caution et 1 ou 2 mois de loyer.
Quel métier faire en Thaïlande ?
La plupart des expats de Bangkok et de façon générale, les Français de Thaïlande que j’ai rencontrés bossaient souvent dans l’un des domaines suivants : l’enseignement (prof de langue), l’IT, l’hôtellerie, le tourisme.. Ou bien ils avaient des gros postes dans des multinationales. Il y a aussi évidemment la possibilité de travailler en tant que freelance ou indépendant 😉
Vous vous posez d’autres questions avant de partir vivre en Thaïlande ? Demandez moi ce que vous voulez en commentaire !
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